Bien respirer pour bien vivre,
La respiration (Pranayama*) est au cœur de la pratique du yoga
Si la respiration est un acte naturel et automatique, souvent nous respirons mal, notre souffle est cours ou saccadé, pour deux raisons principales :
A l’inspiration, nous ne prenons pas suffisamment d’oxygène. Sur les 5 litres d’air disponibles, nous n’inspirons que 0.8 litre en moyenne. Pour ailleurs, notre respiration est souvent trop rapide, notamment au moment de l’expiration ce qui empêche les échanges gazeux de se faire correctement et l’éliminer le dioxyde de carbone.
Il existe trois types fondamentaux de respiration :
- La respiration thoracique : celle que l’on fait le plus souvent et qui se limite à gonfler notre poitrine à notre cage thoracique.
- La respiration abdominale ou ventrale : celle qui gonfle notre ventre à l’inspiration et le fait rétrécir à l’expiration.
- La respiration haute ou claviculaire : celle qui vous permet de remplir le haut des poumons, chose que l’on fait finalement assez rarement. En fait, il faut faire une respiration complète pour remplir le haut de ses poumons.
Une respiration complète est une respiration qui ouvre les poumons à leur base (ventrale), au milieu (thoracique) et en haut (claviculaire). A partir de ces bases, on peut explorer toutes sortes de façons de respirer, on peut respirer vite, lentement, profondément, en surface, se faire des suggestions (je suis calme), chanter, bouger et regarder, tout en respirant.
Une mauvaise respiration a des répercussions sur la santé : troubles psychosomatiques (anxiété qui peut se manifester par des contractions au niveau de l’estomac ou la gorge). Tensions et douleurs diverses, dont maux de dos. Moins connus, les effets d’une mauvaise respiration peuvent également se répercuter sur le système digestif en provoquant de la constipation, par exemple. Au niveau circulatoire, le retour veineux peut devenir difficile. Mal respirer occasionne une sous-oxygénation du cerveau, ce qui peut générer des problèmes de fatigue, de mémoire ou de concentration. Rappelons enfin le lien étroit entre les pensées, le souffle et les émotions. Exemple, La joie ou la peur s’accompagnent d’un rythme respiratoire spécifique. Nos émotions modifient notre souffle et réciproquement.
« Le souffle, c’est la conscience, et la conscience, c’est le souffle » Kausitaki Upanishad
La conscience du souffle
Malgré l’importance qu’elle revêt, l’apprentissage de la respiration n’est pourtant pas enseigné. La plupart des adultes prennent conscience de leur souffle, soit au détour d’un problème de santé ou lorsqu’ils commencent à pratiquer le yoga ou à s’initier à la méditation. Rappelons que cette méconnaissance est liée à l’héritage d’une représentation de l’homme coupé entre son corps et son esprit. La fameuse maxime « je pense donc je suis » de Descartes, à laquelle on pourrait opposer un « Je respire donc je suis », illustre bien la prédominance donnée à l’intellect et aux capacités mentales sur l’intuition et l’écoute corporelle.
Namasté
(*) Pranayama veut dire le souffle, l’énergie, la respiration.